« Chaque fois que j’ai approché un nouveau groupe dans ce pays (la France), je me suis trouvée exposée à la question : qui es-tu ? Et j’ai toujours l’impression de me perdre en explications pour y répondre. Puis j’ai pris l’habitude d’anticiper l’interrogatoire… Et je disais pour me présenter : « Oui, je bois de l’alcool, je mange du cochon, je suis kurde et mon père était communiste. » Ainsi parle Maha Hassan, kurde née à Alep, écrivaine et journaliste de langue arabe, exilée en France, en 2004, posée en Bretagne. Femmes d’Alep, adapté en français par Ismaël Dupont (secrétaire fédéral du PCF et Premier maire-adjoint de Morlaix), nous plonge, via des voix de femmes, dans l’histoire moderne et contemporaine de la Syrie. C’est bien entendu un roman sur et par les femmes. Celles nées dans « cette société orientale tyrannique » qui témoignent page après page de leurs expériences « dans ce monde définitivement perdu que fut la Syrie d’avant la Révolution et de la guerre civile. » A ce propos, retenons par exemple le terrible récit de Shiraz Darwich et songeons à l’émancipation des femmes…
Femmes d’Alep, roman de Maha Hassan, avec le concours d’Ismaël Dupont, chez Skol Vreizh, 479 pages, 22 euros.