Le 7 juin, l’abstention a gagné. Particulièrement dans la jeunesse et les milieux populaires.
L’engagement militant a permis de faire élire quatre députés du « Front de gauche ». En dépit des efforts réels des communistes pour donner un sens unitaire au vote pour ces listes, le décalage s’aggrave entre l’offre politique à gauche et la réalité des attentes populaires face à la crise et à ses conséquences dramatiques.
Les forces de gauche sont devant leurs responsabilités. Tout annonce une crise sociale et écologique, aux lourdes conséquences humaines, d’une ampleur inconnue par nos générations. Le besoin de changement grandit. Les vieux schémas sont rejetés. On attend de moins en moins des « constructions » d’appareils coupées du mouvement réel, alors que de plus en plus le mouvement social et citoyen est porteur de solutions politiques.
Face à une crise inédite et à un mouvement populaire porteur d’exigences novatrices, rassembler largement autour de réponses neuves devrait être l’ambition à gauche. Alors que la crise met en question les fondements mêmes du capitalisme, un mouvement inédit se développe. Il faut prendre la mesure d’une unité syndicale significative par son étendue, son contenu et sa solidité. Au-delà du mouvement revendicatif, ne s’agit-il pas d’un mouvement populaire naissant, à vocation majoritaire quand il met des millions de gens aux situations sociales très diverses ensemble dans la rue pour exprimer une volonté de changement de politique, avec le soutien de plus de 70% de la population ?
Un projet politique rassemblant largement la gauche pour répondre aux problèmes concrets du pays ne peut naître aujourd’hui que de la volonté commune et l’engagement commun de mettre en œuvre les solutions suggérées par la plate-forme unitaire syndicale et les différents mouvements dans tous les secteurs de la vie du pays, qui se rejoignent dans le même rejet des politiques libérales et la même exigence de changement de politique. Ce serait faire acte démocratique et républicain, et, au-delà des formules rituelles, ce serait faire enfin « la politique autrement » que de mettre ainsi les forces politiques de gauche au service d’un mouvement populaire majoritaire pour en réaliser les exigences .
La question est posée à toutes les forces de toute la gauche, à chacune et chacun des femmes et des hommes de gauche, au peuple de gauche. Il ne s’agit pas seulement de reprendre et de faire siennes des « revendications ». Il faut travailler ensemble pour inventer les mesures politiques capables de les satisfaire et les proposer à l’approbation de notre peuple. Cette volonté unitaire constructive allant au-delà des déclarations de principe sur « la nécessité du rassemblement » peut permettre de sortir par le haut – et par la gauche ! – de la crise qui secoue toute la gauche et qui a trouvé son expression dans les résultats du 7 juin. Si nous n’en étions pas capables ensemble des millions d’hommes et de femmes seraient privés de toute perspective de succès.
A chacun de prendre ses responsabilités là où il est. Militant(e)s et élu(e)s membres du Parti Communiste Français nous n’avons pas les mêmes points de vue sur toutes les questions posées à notre parti et à la gauche quant à son organisation et son avenir. Dans le même temps nous pensons les uns et les autres que l’heure n’est pas à l’effacement du parti communiste mais qu’il doit jouer son rôle pour proposer et rassembler largement à gauche. Nous continuerons d’en débattre, mais nous avons la conviction qu’il est de notre devoir d’intervenir pour que priorité soit donnée à la recherche de l’union à gauche, au service du mouvement populaire.
Nous sommes nombreux, au PCF et dans les autres formations et mouvements de gauche, à être animés de cette volonté unitaire. Mais, on le sait : l’union ce n’est jamais facile... Il faut que, de tous les horizons de la gauche, des militantes et militants, et plus largement les hommes et les femmes de gauche, se fassent entendre. Nous y sommes résolus. Nous voulons y contribuer avec notre parti, et en créant les conditions pour que s’exprime avec d’autres la volonté de construire ce rassemblement à partir des exigences du mouvement social et citoyen qui n’ont pu trouver à s’exprimer pleinement le 7 juin.
Premiers Signataires : Guy ABGRAL, Finistère ; Marc BERRUS, Gard ; Pierre BLOTIN, Gard ; Pascal BONNEAU, syndicaliste ; Jean-Paul BORE, vice-président du conseil régional de Langeudoc-Roussillon ; Michelle CARMOUSE, vice-présidente du conseil régional de Poitou-Charentes ; Gérard CARON, maire-adjoint Bezons (95) ; Michel CERUTI, secrétaire départemental du Lot-et-Garonne ; Bruno CHAPUT, Jura ; Thierry CHIABODO, Val d’Oise ; Daniel CIRERA, membre du conseil national ; Denis COHEN, syndicaliste ; Jean-Yves DESVALOIS, élu Jumilhac (24) ; Daniel DURAND, militant pacifiste ; Denis DUVOT, Seine-maritime ; Claudine ELESSATI, Val d’Oise ; Sylvette FAYET-FRANCOU, élue Nîmes (30) ; Joannès GALLAND, syndicaliste, ancien responsable confédéral ; Guy GALVIER, secrétaire départemental de Lozère ; Jean-Yves GENDRON, maire-adjoint Trappes (78) ; Marie-Jeanne GOBERT, vice-présidente du conseil régional de Basse-Normandie ; Manuela GOMEZ, membre du conseil national ; Marie-Thérèse GROSMAITRE, Val d’Oise ; Patrick HATZIG, vice-président du conseil régional de Lorraine ; Patricia JAOUEN, élue Bezons (95) ; Christian JUTEL, secrétaire départemental de l’Eure ; Francine LATERRADE, Val d’Oise ; André LATREILLE, Ille-et Vilaine ; Christiane LESER, Val d’Oise ; Jacky LESER, ancien maire de BEZONS (95) ; Dominique LESPARRE, élu ; Viviane LEVRAT, syndicaliste ; Wilfrid LUNEL, secrétaire départemental d’Ille et Vilaine ; Jean-Paul MAGNON, Paris ; Jean MARTINET, syndicaliste ; Michel MASO, Val d’Oise ; Jean-François MEMAIN, vice-président du conseil régional de Poitou-Charentes ; Douglas MEZIERE, syndicaliste ; Jacques MOLLE, syndicalsites ; René MOURIAUX, politologue ; Didier NIETO, Gard ; Marjorie NOËL, élue Bezons (95) ; Claude PONDEMER, Ille-et-Vilaine ; Fabienne POURRE, membre du comité exécutif national ; Georges PRUVOST, pdt du groupe communiste St-Etienne-métropole (42) ; Julien RUIZ, syndicaliste ; Christine SALLES, Val d’Oise ; Danielle SCIQUOT, élue Dôle (39) ; Taoufiq TAHANI, 92 ; Roger TIRLICIEN, secrétaire départemental de Moselle, pdt du groupe communiste au conseil régional de Lorraine ; Michel TOUMAZET, ancien maire de Goussainville (95).