Les partis politiques, comme les nations, ont souvent besoin de héros et de mythes unificateurs dont la célébration régulière permet d’exprimer et de cimenter une identité [1]. Thorez joue ce rôle, de son vivant mais aussi après sa mort, pour le PCF dont il fut le secrétaire général de 1930 à 1964.
Le héros thorézien est fabriqué en fonction des nécessités d’une cause et selon des modalités liées aux caractères que veut refléter une organisation partisane. Cette instrumentalisation de la fonction héroïque explique l’intensité de la dévotion exprimée envers celui qui, pendant plus de trois décennies, a incarné "l’homme communiste" dans sa perfection, mais aussi le sacrifice de son prestige lorsque le PCF s’est engagé sur les chemins d’une transformation de son identité.
La figure thorézienne du héros est forgée par l’ouvrage signé par le secrétaire général du PCF, Fils du peuple, dont la première édition paraît en octobre 1937. Ce petit livre dont la photographie de couverture renvoie l’image avenante d’un jeune dirigeant populaire, dynamique et souriant, est d’abord une autobiographie qui relate les années de jeunesse, de formation et d’entrée dans le militantisme de Thorez, puis se recentre vers une histoire politique au coeur de laquelle se trouve un Parti communiste incarné par son leader.
L’initiative de mettre en chantier une autobiographie de Thorez et de donner naissance par là même, au sein du PCF, au culte de la personnalité, relèverait d’une décision de Staline prise vraisemblablement au printemps de 1935 [2]. Il s’agit en quelque sorte de l’application d’un phénomène d’abord modelé en URSS, où Staline était déjà l’objet d’une vénération. A un moment où le leader soviétique s’attachait à "staliniser" l’ensemble des partis communistes, il lui fallait imposer à leur tête un chef incontesté, dans le cadre d’un mode de fonctionnement partisan qui ne souffrait pas de discussion des décisions prises au plus haut niveau, puis répercutées et appliquées sans débat. Or, Fils du peuple s’inscrit étroitement dans ce dispositif de fabrication et de reconnaissance d’un dirigeant à la légitimité parfaitement incontestable.
Thorez applique donc les consignes élaborées depuis Moscou et confie à Jean Fréville, critique littéraire à L’Humanité et écrivain, le soin de rédiger l’ouvrage. Un ami proche de ce dernier, Victor Fay, décrit ainsi les étapes de sa réalisation : « Maurice Thorez donnait des indications, les lignes directrices, racontait des anecdotes, des faits marquants. Fréville prenait des notes détaillées, rédigeait le texte, puis le confiait à taper à André Wierzbolowicz, l’ancien libraire du Parti, devenu son secrétaire » [3]. Selon Robrieux, c’est en fait Wierzbolowicz, exclu du PCF en 1934, qui serait le principal rédacteur de l’ouvrage [4]. Quoi qu’il en soit, un acrostiche désignant Fréville comme l’auteur de Fils du peuple est glissé malicieusement dans une longue description un peu surprenante du décor qui s’offre aux yeux de l’adolescent Thorez lorsqu’il retourne au pays natal après la Grande Guerre : « ...ferrailles rongées et verdies, informes lacis, larges entonnoirs aux escarpements crayeux, ravinés, immenses, tranchées creusées en labyrinthes, infranchissables vallonnements ravagés, embroussaillés ». En prenant la première lettre de chaque mot, on peut lire : « FREVILLE A ECRIT CE LIVRE ». Ce passage est remanié dès la deuxième édition en 1949.
L’ouvrage met en scène la rencontre entre un modèle, celui du cadre thorézien, présenté comme la synthèse parfaite de l’ouvrier, du paysan et de l’intellectuel, et un homme prédisposé à le personnifier. La trajectoire biographique de Thorez est donc adaptée, reconstruite en fonction du modèle donné en exemple : les spécificités sociales, les aléas de l’itinéraire militant sont systématiquement gommés. Par exemple, les origines familiales du petit Maurice, fils naturel d’un boutiquier, sont tues, de même que son premier mariage, ou encore ses tentations trotskystes et son soutien à Boris Souvarine, exclu du PCF en juillet 1924 [5]. L’histoire du parti est elle-même modulée, au fur et à mesure des rééditions, en fonction des orientations du moment. Ainsi disparaissent des militants tombés en disgrâce ou éliminés entre deux rééditions.
Au travers de Fils du peuple, l’histoire personnelle de Thorez, depuis sa naissance jusqu’à son ascension au poste de secrétaire général, doit refléter les caractères exemplaires du militant communiste. Tout d’abord, sorti des entrailles du peuple, il peut entretenir avec lui des rapports organiques. La première phrase du livre, la plus célèbre, met en exergue cette symbiose : « Fils et petit fils de mineurs, aussi loin que remontent mes souvenirs, je retrouve la rude vie du travailleur : beaucoup de peines et peu de joies ». Obligé de quitter l’école très tôt, il se façonne lui-même au fil de l’expérience vécue et de lectures abondantes qui en font l’"intellectuel de type nouveau" que veut promouvoir Fils du peuple : il allie à une culture classique très large une connaissance intime du monde du travail [6]. A l’issue de cette formation, le héros possède toutes les vertus considérées comme indispensables au meilleur des communistes : fidélité, dévouement, ardeur, courage, discipline, esprit d’initiative et de responsabilité. Telles sont les qualités qui, fusionnées dans le même individu, l’offrent en modèle héroïque. Au terme de Fils du peuple, Thorez est devenu, pour le PCF, le représentant politique idéal, dans et à l’extérieur du parti, des classes populaires dont il prétend porter les espoirs. La scène du théâtre communiste est désormais prête à interpréter la pièce du culte de la personnalité.
Le culte rituel du héros : la célébration des anniversaires
Avec la publication de Fils du peuple, le culte de la personnalité du secrétaire général peut se développer sans entraves. Dès lors, comme l’écrit Aragon, il « devait nous apparaître avec cet air de génie, cette ampleur de vues, cette force dramatique de l’expression » [7], à tel point que « cet ancien mineur, des savants parmi les plus grands l’ont pris pour guide » [8].
Déployé en permanence, ce culte est scandé par des moments forts, représentés en particulier par les anniversaires de la naissance de Thorez, dont la célébration présente une double fonction : elle sert d’une part à rappeler les talents attribués au héros, son exemplarité ; elle permet d’autre part de communier autour de lui et veut montrer que le monde communiste, et, plus largement, la classe ouvrière et le peuple de France seraient derrière lui, se reconnaîtraient en lui.
Les 50 ans de Thorez marquent l’apogée du culte, alors que quelques mois auparavant, l’URSS et le mouvement communiste international ont célébré le 70e anniversaire de Staline. Comme de coutume, le PCF s’emploie d’abord à faire ressortir toutes les qualités accumulées légitimant Thorez de façon permanente dans sa fonction de chef charismatique. Ainsi, le message envoyé par le Comité central au secrétaire général reprend presque textuellement, pour le lui appliquer, le portrait-type du cadre thorézien dessiné dans Fils du peuple : « Tu es pour nous un exemple d’esprit d’initiative et d’esprit de responsabilité, un exemple d’esprit de discipline et de fermeté bolchévique.
Tu es pour nous l’exemple du dirigeant clairvoyant et courageux (...)
Tu es pour nous tous l’exemple d’un dévouement sans bornes à la cause de la classe ouvrière, l’exemple de la fidélité au Parti, l’exemple du militant étroitement lié aux masses » [9].
L’amour qui lui est porté s’exprime également par la multitude et l’aspect symbolique des cadeaux qui lui sont offerts. Pour que chacun puisse prendre connaissance de cette expression matérielle de la dévotion qui lui est vouée, une exposition des cadeaux envoyés au secrétaire général se déroule à la salle des fêtes de la mairie d’Ivry du 22 avril au 4 mai 1950. Sur les murs qui longent les escaliers menant à la salle d’exposition, « une succession de 20 immenses tableaux d’art et de 10 panneaux décorés » évoque, tel un chemin de croix victorieux, « les principales étapes de la vie de Maurice Thorez, ses principaux enseignements, ses principales actions » [10]. Le visiteur arrive ensuite dans la salle où sont installées des tables et des vitrines qui accueillent les présents offerts au héros : « des tableaux, de beaux livres, des manuscrits rares, toute la gamme des présents qui vont de la montre au service de Sèvres, en passant par la bibliothèque, et le vase de Comblanchien, et la locomotive modèle réduit. Tous ont été choisis et confectionnés avec l’affection attentive à faire plaisir à ceux que l’on aime » [11]. Modestes ou plus riches, ces cadeaux sont aussi souvent symboliques. Ainsi le chef du « parti des fusillés » [12] de la Seconde Guerre mondiale reçoit-il des objets ayant appartenu à des résistants célèbres, tel le « miroir de Danielle Casanova » [13], morte à Auschwitz. Sont également exposés les « messages d’estime venus de tous les coins du monde, et sous la coque de cellophane, celui qui nous a le plus profondément touché, celui de Staline » [14], le père de tous les héros communistes.
L’intensité de la dévotion ainsi exprimée ne s’éteint pas après la mort de Thorez. Elle se prolonge tant que l’organisation communiste continue d’y trouver un moyen de cristalliser son identité et d’appuyer sa stratégie.
Les méandres de la mémoire : de la commémoration au sacrifice du héros
Deux jours après la mort de Thorez, L’Humanité du 14 juillet 1964 croit pouvoir affirmer la pérennité de la mémoire du héros : « Dites, quand la France rendra au plus lucide de ses fils tout l’hommage qu’elle doit à celui qui aura le plus fait pour la sauvegarde de la paix et pour la libération des plus humbles, cela ne sera-t-il pas nouveau aussi : une statue dans un coron du Pas-de-Calais, une plaque dans une cour de ferme de la Creuse, un monument que dans une ville ouvrière élèvera une municipalité ouvrière... Sa gloire même sera nouvelle ».
Si ce n’est pas le peuple de France qui rend hommage au dirigeant disparu, en revanche, pendant une douzaine d’années après sa disparition, l’évocation de son héritage demeure une référence majeure du discours communiste, tandis que son souvenir est puissamment entretenu. Sa mémoire est en effet régulièrement célébrée par les instances dirigeantes du PCF, en particulier au moment de la date anniversaire de sa naissance.
Au cours de l’ère Waldeck Rochet, de 1964 à 1969, puis au début de la période Marchais, une part de l’héritage thorézien est soulignée pour renforcer la justification de la politique engagée par la direction du parti. En effet, durant ces deux époques, la mémoire du héros est instrumentalisée, utilisée pour appuyer les orientations du moment. C’est le cas en particulier lorsqu’il est question de la politique de rapprochement avec la gauche non communiste. A cet égard, deux événements clés apparaissent : l’élection présidentielle de 1965 et la démarche d’union de la gauche des années soixante-dix.
Pour la présidentielle de 1965, Waldeck Rochet décide de soutenir la candidature de Mitterrand face à De Gaulle, malgré les réticences du régime soviétique. Or, au lendemain de l’élection, les mânes de Thorez sont invoquées pour justifier la stratégie adoptée : « Ce ne fut pas chose nouvelle, tactique éphémère élaborée pour des raisons circonstancielles. "Ni sectarisme, ni opportunisme" redisait Maurice Thorez dans son discours de clôture au Comité Central d’Ivry, le 4 octobre 1958 (...) Voilà ce qui devait nous guider (...) Voilà, à mon sens, un exemple de ce que la lecture de notre grand camarade disparu nous apporte dans les circonstances actuelles » [15]. Dans la première moitié des années soixante-dix, au temps de l’union de la gauche et du Programme commun signé en 1972 avec le PS et les radicaux, la mémoire de Thorez est également convoquée. Dans son rapport lu devant le congrès de décembre 1972, Marchais affirme ainsi, à propos du mot d’ordre « Unité à tout prix » lancé pour rassembler autour du Programme commun : « Ce mot d’ordre, les camarades le savent, avait déjà été lancé par Maurice Thorez en 1934 » [16]. Pour lui, il « a montré la nécessité, dans les conditions de notre pays, de parvenir à l’entente des partis et organisations démocratiques, en premier lieu du Parti socialiste et du Parti communiste » [17].
Ainsi, jusqu’au début des années soixante-dix, le souvenir de Thorez et son utilisation restent d’autant plus importants que les orientations prises alors par le PCF lui paraissent pouvoir être soutenues par l’appel à la mémoire du héros.
En revanche, à partir du milieu des années soixante-dix, les hommages se font plus discrets. Sans doute faut-il d’abord rappeler, pour le comprendre, les décisions prises par le P.C.F. autour de son XXIIe congrès de février 1976. L’abandon du principe de la « dictature du prolétariat » est adopté ; un « socialisme aux couleurs de la France » est invoqué, marquant une prise de distance à l’égard de l’URSS, à un moment où se développe l’« eurocommunisme » et apparaissent les premières véritables critiques sur le stalinisme. Les modifications qui interviennent au sein du PCF ne peuvent être renforcées par l’évocation de la trace laissée par Thorez. Au contraire, elles vont plutôt à l’encontre de la substance de son action. Une sorte de coupure, confirmée et accentuée par la suite, s’opère donc avec la mémoire thorézienne. Le héros jusqu’alors célébré va être transformé en héros sacrifié, toujours pour répondre aux besoins de son organisation.
Avec l’adoption par la direction communiste de la notion de "retard" pris après le XXe congrès du PC soviétique de 1956, la mémoire officielle met à bonne distance l’héritage thorézien. En 1978-1979, Marchais affirme que les difficultés rencontrées par son organisation entrée dans un long processus d’affaiblissement tiennent à la lenteur avec laquelle elle a tiré les conséquences de la dénonciation par Khrouchtchev des méthodes staliniennes. Or, Thorez est bien évidemment le symbole de ce « retard ». Un quasi-silence entoure désormais sa mémoire : ses dates anniversaires ne sont plus célébrées, et surtout, le PCF ne place plus comme auparavant son action, ses orientations sous le signe du grand ancêtre. D’ailleurs, les autobiographies publiées entre la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt par ceux qui ont milité à ses côtés, expriment des réserves sur les dix dernières années de son activité et le font apparaître comme le point de départ du « retard » pris par son parti. Il lui est en effet reproché d’avoir fait preuve d’une trop grande retenue à l’égard du rapport Khrouchtchev : il n’a pas voulu en tirer les enseignements et a tout fait pour en restreindre les conséquences. Le journaliste Raymond Lavigne le souligne assez nettement : « Il est certain que Thorez a freiné de toutes ses forces et qu’il a minimisé la portée du rapport K, quand il ne fut plus possible de nier son existence. Il avait des raisons pour cela : n’avait-il pas été un bénéficiaire du "culte" ? » [18]. Au fond, Thorez craignait, au travers de Staline, de se voir lui-même remis en question dans tout ce qui avait été son mode de fonctionnement depuis une vingtaine d’années. Et au bout du compte, son refus de tirer les conséquences, pour lui-même, des méfaits du culte de la personnalité, eut de graves répercussions sur l’évolution du PCF : « les hésitations de Thorez (...) amenèrent le Parti français à avoir du retard sur l’analyse nécessaire d’une réalité », affirme encore Lavigne [19]. André Wurmser, éditorialiste à L’Humanité pendant vingt-cinq ans, évoque sur un mode plus personnel et anecdotique son souvenir de la réunion du Comité central de mai 1956 : « Maurice Thorez y fit son autocritique avec mauvaise grâce, me sembla-t-il, et en tout cas sans me convaincre » [20]. Il est donc celui, comme l’affirme un militant critique, qui « prit l’énorme responsabilité devant l’histoire de cacher aux communistes français les révélations sur la période stalinienne » [21].
Quelles que soient les formules, plus ou moins feutrées, utilisées par ces compagnons de Thorez, la plupart paraissent faire de lui le facteur premier du repli du PCF sur des conceptions condamnées par le nouveau pouvoir soviétique. Le héros est donc sacrifié pour sauver son organisation : il lui permet de construire une explication consensuelle du « retard » qui évite de pousser trop loin l’analyse des responsabilités qui pourraient incomber à l’histoire d’une organisation partisane.
Après tant d’années de glorification, elles aussi inhérentes au fonctionnement du PCF et utiles à sa cohésion, le sacrifice du héros donne à son organisation les moyens d’écarter une remise en cause plus globale risquant d’ébranler les bases mêmes du parti et d’une direction largement légitimée durant les années staliniennes. Célébré ou sacrifié, le héros thorézien n’est au fond qu’un outil salvateur entre les mains d’une identité communiste qui s’affirme à travers lui.
Cet article est inspiré de l’ouvrage, Maurice Thorez, Paris, Presses de Sciences Po, 2000.
[1] Voir Clefs pour l’histoire, n° 1, juillet-septembre 1998 ; F. d’Almeida, "Léon Blum héros socialiste", Recherche socialiste, n° 10, mars 2000, p. 83-93 ; B. Gaïti, De Gaulle prophète de la Cinquième République (1946-1962), Paris, Presses de Sciences Po, 1998.
[2] P. Robrieux, Maurice Thorez. Vie secrète et vie publique, Paris, Fayard, 1975, p. 201-202.
[3] V. Fay, La Flamme et la Cendre. Histoire d’une vie militante, Saint-Denis, PUV, 1989, p. 77-78.
[4] P. Robrieux, Maurice Thorez..., op. cit., p. 204-207.
[5] Le 11 avril 1924, Thorez envoie à Souvarine, qui appuie Trotsky dans la lutte pour la succession de Lénine, une lettre dans laquelle il écrit : « J’approuve ton attitude vis-à-vis de la question russe ». Cité par P. Robrieux, Maurice Thorez..., op. cit., p. 73. Précisons que la proximité entre Thorez et Souvarine fut très brève, au tout début de son parcours au début des années 20 et avant qu’il n’accède à des responsabilités nationales. Peu après démarra son compagnognage avec Pierre Sémard. On peut se reporter sur ce sujet au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier (biographies de Thorez et Sémard). On lira également lavec intérêt la présentation faite par Francis Cohen d’une lettre de Staline à la direction du PCF de 1926, dans Textes choisis de Staline, ouvrage paru aux Editions sociales
[6] L’étendue de la culture acquise par Thorez est l’un des rares points sur lesquels chercheurs et témoins semblent s’accorder. P. Robrieux évoque même le "professeur d’Université qu’il aurait pu être" ; Histoire intérieure du Parti communiste, Paris, Fayard, t. 4, 1984, p. 529.
[7] France Nouvelle, 15 décembre 1945.
[8] L’Humanité, 27-28 avril 1947.
[9] Id., 28 avril 1950. Souligné par nous.
[10] Id., 21 avril 1950
[11] Id., 6 mai 1950.
[12] La guerre terminée, le PCF se donne lui-même ce qualificatif, parfois décliné en « parti des 75 000 fusillés ». Le nombre de fusillés sur le sol français pendant l’occupation allemande s’élève à environ 30 000.
[13] L’Humanité, 6 mai 1950.
[14] Ibid.
[15] Id., 4 janvier 1966.
[16] PCF XXe congrès, Saint-Ouen 13-17 décembre 1972, rapport du Comité central présenté par G. Marchais, Union du peuple de France pour vivre mieux dans la liberté, l’indépendance et la paix, p. 44. Le mot d’ordre d’"unité d’action" avec les socialistes a d’abord été utilisé par Doriot en mars 1934, avant que l’I.C. ne décide de s’engager dans la stratégie de Front populaire. Longtemps rival de Thorez, Doriot a été exclu du P.C.F. le 27 juin 1934.
[17] L’Humanité, 29 juin 1974.
[18] R. Lavigne, Je suis un communiste heureux, Paris, La Table Ronde, 1981, p. 237.
[19] Ibid., p. 212.
[20] A. Wurmser, Fidèlement vôtre. Soixante ans de vie politique et littéraire, Paris, Grasset, 1979, p. 411.
[21] G. Belloin, Nos rêves camarades. Infi(r)me(s) mémoire(s), Paris, Le Seuil, 1979, p. 174.