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Nostalgérie. L’interminable histoire de l’OAS
Christian Langeois a lu le dernier livre d’Alain Ruscio

Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis les derniers coups de feu de la guerre d’Algérie. Octogénaires encore verts, combattifs comme au temps de leur jeunesse, ils sont encore là. Après l’année 1962, la chute des dernières colonies, la fin de la domination dont ne voulaient plus les Algériens et pour d’autres raisons la majorité des Français, qui aurait pu penser que cette OAS, affaiblie, dont la majorité des membres était en prison ou en fuite, et plus largement les partisans l’Algérie française seraient capables, aujourd’hui, d’empoisonner encore le débat sur la question coloniale ? Comme sur un grand nombre de questions sociales, et pas seulement l’immigration.

Mêmes hommes, ou leurs descendants, mêmes arguments, même mots, mêmes certitudes, mêmes haines, ils sont à l’offensive. On est frappé -mais pas étonné- de constater, en lisant ou en écoutant les anciens activistes de l’OAS, dont certains ont tout de même été condamnés pour crimes de sang, combien, que des décennies plus tard ils sont encore fiers de leurs combats.
Alain Ruscio, à la suite d’une impressionnante bibliographie, de travaux consacrés à l’histoire coloniale, aux luttes de libération, publie Nostalgérie, l’interminable histoire de l’OAS.

Non seulement le titre tient sa promesse d’une histoire de l’OAS, ce qui est déjà fort utile au lecteur de notre temps, mais il va bien au-delà de son sujet. Il revient sur « la question algérienne », qui se pose dès 1830, au moment même de la conquête.

Autant le dire, ce livre fait peur, quand une majorité de la droite d’aujourd’hui a fermement l’ambition de réhabiliter le passé colonial -donc et avant tout l’Algérie française. Quand des affirmations péremptoires, que l’on aurait pu croire rangées dans le placard des idées les ringardes de l’extrême droite, réapparaissent dans la bouche ou sous la plume de politiciens les plus en vue, d’élus et militants de l’UMP.

Pour Alain Ruscio, nous sommes entrés dans l’ère de la restauration coloniale. Réhabilitation des « valeurs » qui ont fait jadis la force de l’idéologie coloniale, en premier lieu le racisme, condition de l’infériorisation d’un peuple, mais aussi « mission de l’homme blanc » montrant au reste de l’humanité le chemin du seul avenir possible.

Le mal est profond. Il porte un nom : glissement à droite de la société française.

Alain RUSCIO, Nostalgérie. L’interminable histoire de l’OAS. La Découverte


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