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Bel arbre, si tu ne t’étais pas penché
Rémi Boyer conseille ce recueil de Jules Prazantès

Ce recueil rassemble deux ensembles de textes, deux unités, la première qui donne le titre à l’ouvrage, la seconde intitulée Châteaux de-ci de-là.

« Tout le monde savait, de la ronce au clocher, des plaines aux collines, que l’herbe rêvait. Les fleurs n’en étaient pas plus étonnées que la pluie ni que les étoiles qui tombent lorsqu’elles ne sont plus aimées.  »

Ce poème nous oriente vers l’alliance recherchée entre ciel et terre, implicite et explicite, donné et caché qui fait célébration dans un monde marqué par la lutte contre les séparations multiples.

Il est un savoir que seule la poésie peut approcher. Un savoir du sublime dans la banalité, que celle-ci soit perçue comme favorable ou défavorable.

Jules Prazantès sait à merveille éclairer les simples et belles évidences dissimulées sous les couches de nos déceptions. C’est bien de « merveille » qu’il s’agit, de « la merveille » saisie dans l’attention à ce qui s’offre à nous et que trop souvent nous ignorons. La nature est bien davantage que ce qu’en font nos concepts et nos abstractions. Pour peu que nous sachions être disponible pour elle, en toute simplicité, sans enjeu, elle nous enseigne.

« Viens à l’orée de mes lèvres.

Corps élu, j’apprends tes rythmes, leur remuement tranquille. Mes doigts ont pris mémoire en toi. Ils n’oublient jamais le chant de l’ombre à peine posée et l’audace de ton règne.

Entends donc mon vieux souffle d’ange déchu où tu pullules.

toi que la vie a blessée malgré ta toujours jeune étoile. »

Les mots nous restent volontiers en mémoire. C’est que Jules Prazantès touche avec justesse la profondeur de nos expériences, totalement uniques et pourtant si proches qu’elles constituent notre véritable humanité à reconquérir pour enfin la partager.

Et ne sommes-nous pas ce château à la fois ouvert et clôt, tantôt accueillant, tantôt inquiétant, miroir de nous-mêmes ?

« Château des miroirs et des sens te voici avec ton vestibule posé sur huit colonnes en marbre jaspé de vert, avec des chapiteaux gris ;

ton cabinet immense muni de haches et de chaires, d’un dressoir à pentures en fer forgé, et gravé de dessins d’iris glorieux

et tes chambres de bain aux eaux parfumées auxquelles on accède par des marches ;

château chauffé par le bois ou la tourbe.

Et l’on vivait et l’on mourait dans le château à peine. »

Bel arbre, si tu ne t’étais pas penché
Jules Prazantès
Librairie-Galerie Racine, 23 rue Racine, 75006 Paris – https://editions-lgr.fr/


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