Eric SAUTOU : « Les jours viendront ».
Poésie faite de fragments comme j’aime ! Après une énumération de fleurs sauvages, je m’interroge sur la valeur de cette suite de strophes (?), la 23 en particulier : « octobre / (novembre, décembre) ». Sans doute, faut-il picorer ? Ou laisser là cette suite de mots ? Quel est ce Beaupré qui revient sans cesse ? Sans doute un hameau ou un village… Reste alors à imaginer que la mère est morte : « assis dans l’escalier j’ai pensé / que tu étais / vraiment / énormément / absente » (n° 112). Propos renforcé par ce fragment n° 114 « Bris de stèles funéraires ». J’ai fait mes recherches dans Wikipédia : j’y ai découvert une abbaye cistercienne de Beaupré qui était rattachée à la commune de Martal-lès-Lunéville. Alors s’agit-il de dire la douleur de perdre un être cher (la mère, en l’occurrence) ? « tu étais là comme toujours et te voilà / désormais morte tout-à-fait » (fragment n ° 161).
Les listes de lieux-dits, de rues et de fermes (fragments n° 93, 142 et 157) ne peuvent qu’exprimer cette douleur… Eric Sautou est inconsolable : ce recueil fait suite à La Véranda, paru aux éditions Unes et qui s’inspire de la disparition de la mère. On lira avec profit la note de lecture de ce livre dans Poésibao, note signée Jean-Pascal Dubost…
Eric Sautou : Les jours viendront. Faï fioc éditions, non paginé, 9 euros. En librairie ou sur commande, chez l’éditeur ( 15 rue Haute. 54200 BOUCQ).