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Le retour au standard or
Remi Boyer a lu le dernier livre d’Antal Fekete

Antal Fekete est l’un des plus grands économistes du XXème siècle. Il est sorti de sa retraite pour avertir. Dans ce livre, il met en évidence les raisons qui pourraient conduire, conduiront inexorablement selon lui, le standard-or à remplacer la monnaie-papier et l’économie mondiale à exploser.

Comparant les économistes actuels à des charlatans et des bonimenteurs incapables de reconnaître leurs erreurs, il dresse un tableau implacable des décisions qui ont engendré la crise actuelle.
« En réalité, la cause réelle [de la crise] remonte au 15 août 1971, quand la conspiration de Richard Nixon et de Milton Friedman a frappé la pierre angulaire de l’édifice du pays et du système financier mondial, à savoir le lien entre l’or et le dollar.
En effet, avant 1971, la dette américaine détenue par les gouvernements étrangers et les banques centrales étaient garantie par des lingots d’or. Le remède est donc : refinancement de la dette avec des obligations adossées à l’or. »

Une série de décisions stratégiques a engendré selon lui un « tsunami de dettes-papier » alors que « les obligations-or avaient largement fait leurs preuves. Elles avaient financé la construction de chemins de fer transcontinentaux, les expéditions transocéaniques ainsi que la métamorphose des Etats-Unis qui sont passés d’un pays agricole assez pauvre à la plus grande puissance industrielle mondiale et cela juste au cours du dernier quart du XIXème siècle. L’or a été une grande ressource financière. Il aurait pu financer une métamorphose comparable pour le reste du monde au cours du dernier quart du XXème siècle. Mais cela ne devait pas se passer ainsi. Au Lieu de cela, l’or a été retiré par la force du système monétaire international et condamné à l’oisiveté. Et le monde a alors commencé sa lente descente aux enfers. »

Plusieurs idées développées par Antal Fekete méritent une étude attentive comme celles-ci : on ne peut financer une guerre sans or. L’apparition du Cours légal en 1909 transforme la dette en monnaie ce qui permet de financer le premier conflit mondial ; le Cours légal a détruit le fond de roulement qui servait aux salaires, fond qui s’appuyait sur les Real Bills, lettres de crédit payables à échéance en pièces d’or, ce qui engendra la grande dépression de 1929.

Il décline les étapes d’une mise à mort de l’or démontrant que les USA ont forcé les autres pays à vendre leur or. Les années 80 se soldèrent par un écrasement de l’or par de multiples manipulations financières et politiques.
Un chapitre est consacré à la manière dont Nicolas Sarkozy a vendu l’or de la France au plus bas cours en 2002, il est alors ministre du budget, puis en 2010 dans l’intérêt des USA pour soutenir le dollar, « un acte opportuniste irresponsable » dit l’auteur. Dans le même temps, les USA ne vendirent aucun gramme d’or. Cet or a disparu chez des personnes privées. Il n’est plus mobilisable en cas de crises majeures comme nous le vivons aujourd’hui.

Antal Fekete prédit même : « Un jour viendra pour Nicolas Sarkozy de faire exactement comme John Law avant lui qui avait tenté de fuir Paris comme un voleur et habillé comme une femme. »

Dans la crise actuelle de l’or, nous retrouvons bien sûr deux acteurs essentiels de la crise des produits dérivés, la JP Morgan et la Deutsche Bank, grandes détentrices d’or tandis que d’autres banques sont incapables de rembourser à terme les contreparties en or.

Pour l’auteur, le recours à l’or et l’argent par les gouvernements sera vite indispensable notamment pour refinancer les dettes des Etats.
Dans un entretien final récent qui clôt l’ouvrage, Antal Fekete précise que toutes les grandes banques sont aujourd’hui insolvables et maquillent la réalité. Il note que « la destruction de l’euro, puis celle du marché commun vont appauvrir tous les Européens. Il y aura encore plus de chômages et de faillites, et encore moins d’ordre et de respect des lois, aussi bien en Grèce que dans les autres pays. ». Il envisage une guerre civile mais indique aussi un antidote possible : « Le dollar, comme l’euro, peuvent être sauvés en ouvrant la Monnaie à l’or et à l’argent ; et en laissant les pièces d’argent et d’or circuler en même temps que le papier monnaie à un taux d’échange variable. ». Pour lui, l’or est un formidable extincteur de dette mais les gouvernements nous interdisent de les utiliser.

Le retour au standard. Antal Fekete, Editions Le Jardin des Livres.


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