"Il n’y a pas de liberté individuelle sans sécurité économique.
Un peuple affamé et sans emploi est la matière
dont sont faites les dictatures."
Roosevelt
Pommes d’or,
poires de diamant
s’entassent dans le coffre du Léviathan...
Né sous le signe de la banane
dans un régime autoritaire
l’ouvrier se met en danger
pour un système mortifère...
Plus il s’avance vers celui-ci,
moins il profite de la vie !
Pommes d’or,
poires de diamant s’amoncellent
dans les poches des puissants...
Pour les autres le temps des cerises
est devenu celui de la guigne !
D’un parachute doré
on peut faire jaillir une retraite chapeau
et pourtant les perdants se ramassent à la pelle !
Pommes d’or,
poires de diamant
se cachent derrière des chiens armés jusqu’aux dents...
Dans ce monde-là
celui qui travaille récolte des nèfles
alors qu’il suffit d’être le fils de son père
pour gagner plus à ne rien faire !
Pommes d’or,
poires de diamant,
la révolte gronde dans l’œil du firmament...
Si vous êtes princes, barons ou rentiers
on vous donnera un bouclier fiscal
mais en tant que simple travailleur
on vous infligera un impôt supplémentaire
s’il vous arrive un accident de travail !
Pommes d’or,
poires de diamant,
sous le pont des innocents
elle coule la rivière au sang chaud...
Aujourd’hui on peut se suicider sur son lieu de travail...
Est-ce pour lui apprendre à vivre
que le patronat donne sans hésiter
le goût de la mort à ses serviteurs ?
Pommes d’or,
poires de diamant,
de l’argent, l’éternel envoûtement !
Pour rafler la mise
et noyer la colère des damnés de la terre
ils répandent le virus de la haine raciale
d’un bout à l’autre du monde...
Pommes d’or,
poires de diamant,
pour l’hémisphère nord
le temps c’est de l’argent !
Mais l’avenir de la planète
est-il compatible
avec celui des actionnaires
qui exigent des rendements toujours plus élevés ?
Pommes d’or,
poires de diamant,
ne pas perdre le nord
avant l’accident !
Mais adorer le Veau d’Or
ça provoque fatalement des échauffements !
Aux innocents les mains pleines !
Pommes d’or,
poires de diamant,
légère incision du dehors
dans l’infini du dedans...
Sous le pont des Arts
coule ma peine,
passent les jours,
sonnent les heures,
les ouvriers trépassent,
l’espoir demeure...
21h ! Lundi 7 décembre 2009