Sous le nom de « droite populaire », une partie des élus de l’UMP s’est constituée en bataillon pour soutenir l’identité française, la répression de la délinquance, le contrôle strict de l’immigration, la tenue en lisière de l’islam, l’ordre et la sécurité. Animée par des députés issus principalement de l’Est et du Sud-Est, où ces tendances sont affirmées et où prospère d’ailleurs le Front national, elle porte bien son nom : elle est bien à droite, et sans doute populaire. Elle fait les délices des commentateurs, jusqu’ici confinés aux inépuisables courants du PS et quelque peu désarmés devant le monolithisme apparent de l’UMP.
Ce mouvement de différenciation des tendances s’est accusé du fait du récent remaniement ministériel, qui a remis sur le marché politique quelques ministres centristes. Lesquels se sont découvert une sensibilité en contraste avec le renouveau corporatif RPR géré par Jean-François Copé. Certains d’entre eux ont trouvé asile Place de Valois, dont la vieille image radicale couvre assez bien la fonction de parti de réfugiés. Avec une touche d’opportunisme, car on y compte aussi Rama Yade.
Beaucoup pensent, avec quelque raison, que l’omniprésidence sarkozyenne exercée jusqu’ici avait fini par étouffer les élus. En recherchant ainsi un bol d’air, ils sortent en même temps de l’indifférenciation politique qui pouvait les handicaper dans leurs campagnes locales personnelles. D’autres croient distinguer déjà les germes d’un éclatement. C’est oublier l’aptitude de la droite à s’unir derrière un candidat, aux fins ultimes de conserver le pouvoir. Au reste, le candidat Sarkozy pourrait y trouver l’opportunité de se présenter en rassembleur de ces nouvelles tendances, cette fois visibles, au contraire de sa première conception d’une UMP coagulée en masse. Comme quoi il n’est pas interdit de revenir sur ses erreurs.