On pouvait espérer un peu de mesure et de sagesse… Il n’en fut rien : les velléités wilsoniennes n’aboutirent à aucun résultat pratique. La paix qu’on impose au peuple allemand est celle de la force, celle de Bismarck, et le seul droit qui triomphe ici est le droit du poing.
Nous avons insisté ici, au jour le jour, sur les stipulations relatives à la Sarre, à la frontière occidentale de l’Allemagne, au rapt des colonies allemandes, aux exigences économiques démesurées, pour qu’il soit besoin d’y revenir.
La paix, que nos gouvernants imposent au peuple allemand est analogue à celle que Guillaume II eût imposé au peuple français si la fortune militaire eût tourné autrement : c’est tout dire.
Et nous prétendons que cette paix, précisément parce qu’elle est injuste, est dangereuse pour la France.
D’abord elle accumule contre notre pays des haines terribles. Elle aiguise, outre-Rhin, l’horrible désir des revanches. Elle frustre nos populations dévastées des réparations qui, mesurées et raisonnables, eussent été facilement et immédiatement exigibles. Elle nous impose enfin le fardeau du militarisme maintenu, la nécessité de l’occupation militaire prolongée avec, pour conséquence, des charges écrasantes pour les finances qui plient déjà.
Non, cette paix à la fois odieuse et maladroite, n’est pas la nôtre, celle du peuple français, et de ses héroïques soldats.
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